C’est en 1917 que Balenciaga, la maison de couture franco-espagnole qui a révolutionné la mode, voit le jour avec à sa tête Cristobal Balenciaga. A sa mort, en 1968, le style révolutionnaire qu’il avait impulsé est perpétué grâce à ses successeurs. L’âme de la maison continue de transcender les époques et a accompagné l’arrivée du streetwear et de la sneaker dans le luxe. Résumé de l’épopée Balenciaga.
Du village de pêcheurs aux ateliers
Cristobal Balenciaga est né dans un petit village de pêcheurs en Espagne, d’une mère couturière de profession et d’un père marin-pêcheur. Son appétence pour l’artisanat et la rigueur lui sont très vite inculqués et l’une des clientes de sa mère, la Marquise de Casa Torres, deviendra son mentor. Après une formation de couture à Madrid, Cristobal ouvre sa première boutique à San Sébastian. Il compte parmi ses plus fidèles clients la famille royale et l’aristocratie espagnole… rien que ça ! Le succès est immédiat et au fur et à mesure des années 1920, il ouvre des succursales à Barcelone et à Madrid.
Mais la guerre civile espagnole, en 1936, interrompt les projets du jeune créateur et le force à se réfugier à Paris. Il prend alors le risque de tout recommencer à zéro en présentant une première collection Haute Couture à sa future clientèle parisienne, en 1937.
La révélation parisienne
Cristobal Balenciaga propose des silhouettes fluides et droites qui enveloppent le corps de la femme sans jamais la restreindre, en réponse au « New Look » cintré de Dior. Une grande amitié est née entre les deux créateurs qui se vouaient un grand respect même si leurs styles étaient bien différents. Le tailleur semi-ajusté de Balenciaga et sa robe style Empire séduisent les plus grandes actrices telles que Maria Casarès, Marlène Dietrich et Ingrid Bergman. Dans les années 1960, ses créations deviennent de plus en plus épurées et permettent une liberté du mouvement jusque là inédite. Le créateur veut repenser la silhouette féminine du XXème siècle et la libérer du carcan des corsets et des tissus étouffants. Après avoir passé 30 ans à Paris, il a finalement mis un terme à sa carrière, laissant le destin de Balenciaga en suspens.
La renaissance balenciaguesque
C’est Jacques Bigard, homme d’affaires et mécène, qui a décidé d’acquérir les droits de Balenciaga pour lui permettre de lui donner un nouveau souffle. Il nomme Michel Doma, qui fait face à des critiques mitigées, à la tête de la direction artistique. Il sera suivi par Josephus Thimister puis Nicholas Ghesquière. Ce dernier fera connaître à la marque Balenciaga son premier succès de longue date depuis sa renaissance et ce pendant 15 années consécutives. En 2012, c’est Alexander Wang qui prend la relève et met à l’honneur Cristobal Balenciaga pour sa première collection qui s’est déroulée à Paris en février 2013. Cette ode lui a valu la reconnaissance de ses pairs. C’est désormais Demna Gvasalia, nommé à la tête de la direction créative de la marque et dont les collections sont marquées par une élégance audacieuse, qui s’impose par la force et défie tous les carcans imposés. En bref, la révolution Balenciaga n’est pas près de s’arrêter !
